Suite à l’annonce en août 2022 par le Département de la santé de l’État de New York de la détection du poliovirus circulant dérivé d’une souche vaccinale de type 2 (PVDVc2) dans quatre échantillons d’eaux usées et le premier cas de poliomyélite aux États-Unis depuis près d’une décennie, le point focal national RSI du Canada a signalé la détection de PVDVc2 dans deux échantillons d’eaux usées collectés au Canada au cours du même mois.
Selon le rapport du Pan American Health Organization (PAHO) publié le 30 décembre 2022, cette souche de virus a été trouvée dans des échantillons collectés entre le 20 et le 30 août dans les communautés connectées à l’État de New York. Aucun cas suspecté ou confirmé de paralysie flasque aiguë, le syndrome le plus courant causé par la poliomyélite, n’a été signalé dans les régions où les échantillons d’eaux usées canadiens ont été prélevés.
En réponse, l’Agence de la santé publique du Canada a annoncé des plans pour lancer des tests et une surveillance des eaux usées pour le virus. Cela fait près de 30 ans que le Canada n’a signalé aucun cas de poliomyélite. Le laboratoire national de microbiologie du Canada, qui a collecté les spécimens au Canada, n’a pas trouvé de traces du virus dans les échantillons d’eaux usées collectés entre le 31 octobre et le 9 novembre. Cependant, le laboratoire continuera à tester des échantillons archivés de septembre et décembre provenant des sites ciblés.
Qu’est-ce qu’un poliovirus dérivé d’un vaccin ?
Un poliovirus dérivé d’un vaccin (PVDV) est une souche apparentée au poliovirus vivant affaibli contenu dans le vaccin antipoliomyélitique oral (VPO). Si on le laisse circuler suffisamment longtemps dans des populations sous- ou non vaccinées, ou s’il se réplique chez un individu immunodéficient, le virus affaibli peut revenir à une forme qui provoque la maladie et la paralysie.
Le VPO est un vaccin sûr et efficace qui contient une combinaison d’une, deux ou trois souches de poliovirus vivants et affaiblis, et qui est administré sous forme de gouttes orales. Le VPO a contribué à l’éradication des poliovirus sauvages dans de nombreux pays, car il arrête la propagation du virus en induisant une immunité dans l’intestin. Les PVDV apparaissent lorsqu’un nombre insuffisant de personnes sont vaccinées contre la polio, et que la souche affaiblie du poliovirus issue du VPO se propage parmi les populations sous-immunisées.
D’où viennent les poliovirus dérivés de vaccins (PVDV) ?
Les PVDV peuvent provoquer des épidémies dans les endroits où la couverture vaccinale est faible. En outre, les personnes atteintes de certains troubles de l’immunodéficience peuvent excréter le virus pendant de longues périodes, au cours desquelles le virus peut continuer à se transformer et infecter une personne non vaccinée.
Selon les Centres de contrôle et de prévention des maladies des États-Unis, la vaccination contre la polio protège les personnes contre les poliovirus et les PVDV d’origine naturelle. Continuer à atteindre une couverture vaccinale VDPV élevée est le meilleur moyen de maintenir un pays sans polio et de prévenir les importations du virus. En outre, l’accès à l’eau potable, de bonnes habitudes d’hygiène des mains, des systèmes d’égouts modernes et la gestion des eaux usées empêchent davantage les germes, y compris les virus comme le poliovirus, de se propager.